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Pérou Déclaration finale du Sommet des peuples – Résumé latino-américain

Amérique Latine : Déclaration finale du Sommet des Peuples

16 Avril 2018, 16:27pm

|Publié par Bolivar Infos

Nous, les représentants des organisation sociales et populaires du Pérou, d’Amérique Latine et des Caraïbes, nous sommes donnés rendez-vous à Lima, Pérou, du 10 au 14 avril 2018 pour discuter de la réalité politique, sociale et économique de Notre Amérique, pour partager nos luttes et nos résistances, pour renforcer la solidarité militante de nos peuples et l’unité continentale du mouvement social et populaire de notre région.

Nous avons retrouvé des organisations syndicales qui luttent pour lé défense des droits du travail de la classe ouvrière, des organisations syndicales, des organisations féministes qui luttent pour l’égalité de genre, des organisations de jeunes et des organisations d’étudiants qui défendent les droits de la jeunesse en tant qu’actrice, des organisations paysannes qui continuent à se battre pour le droit à la terre, des organisations indigènes qui résistent aux assauts du capitalisme sauvage, des organisations environnementales qui affrontent le modèle prédateur extractiviste, des organisations qui revendiquent et défendent le droit à la diversité sexuelle, des organisations communautaires qui luttent pour les droits des citoyens, des plateformes régionales qui affrontent des projets néolibéraux du libre commerce, des organisations qui luttent pour la justice fiscale, des réseaux régionaux d’organisations de la société civile et des dizaines de collectifs et de mouvements qui affrontent quotidiennement le pouvoir politique et économique du capital dans ses diverses expressions.

Nous nous trouvons à nouveau dans un scénario d’affrontement et de lutte frontale dans Notre Amérique entre les forces du néoconservatisme des élites défaitistes et les forces sociales,populaires, progressistes et de gauche. Nous vivons une contre-offensive du pouvoir impérial qui essaie de gommer les avancées démocratiques et de l’inclusion sociale et politique que les Gouvernements progressistes ont mis en œuvre pendant ces 15 dernières années.

Au Pérou, l’expression de ces forces néoconservatrices qui essaient de récupérer l’hégémonie s’est donné rendez-vous dans le cadre du VIII° Sommet des Amériques, un sommet illégitime qui n’est pas l’expression de la citoyenneté latino-américaine et caribéenne. Ils viennent parler de possibilité de gouverner et de corruption dans un pays où tous les présidents péruviens de ces 30 dernières années ont des affaires en suspens avec la justice pour des crimes commis pendant qu’ils étaient au pouvoir. Maintenant, ils veulent continuer leurs politiques corrompues en stimulant des associations Public/privé pour poursuivre leurs sombres négoces.

Face à cette situation, nous, les organisations populaires du Pérou, regroupées dans le Commandement National Unitaire de Lutte (CNUL) et la Confédération Générale des Travailleurs du Pérou (CGTP), avons invité le mouvement social et populaire de Notre Amérique à nous rencontrer dans le cadre du Sommet des Peuples pour avancer dans la coordination sociale pour affronter le modèle néolibéral sur le continent.

Le Sommet des Peuples a été le cadre idéal pour d’importants débats, pour échanger des expériences, renforcer la solidarité de nos luttes et essentiellement maintenir l’esprit de résistance et de combat contre le capitalisme.

Le vent néolibéral souffle à nouveau fort sur le continent, les politiques pour de précarisation et de dérégulation de l’emploi se généralisent, ils démantèlent de plus en plus les régimes publics de retraites, promeuvent des politiques d’austérité destinées à démanteler les programmes de protection sociale, les négociations pour de nouveaux Traités de Libre Commerce (TLC) reprennent. 

Par conséquent, l’ordre du jour de résistance du continent contre le néolibéralisme reprend force :

-Nous appelons à affronter l’attaque contre les conditions de vie et les droits de la classe ouvrière sur le continent, nous condamnons les politiques néolibérales qui encouragent la précarisation et la dérégulation du travail, nous exigeons un travail digne et décent.

-Nous nous opposons aux mesures d’austérité néolibérales destinées à réduire l’investissement public dans les programmes d’assistance et de protection sociale.

-Nous condamnons les tentatives de privatisation des régimes de retraite publics pour remettre les ressources de millions de travailleurs aux intérêts privés des corporations.

-Nous continuons à condamner les Traités de Libre Commerce et les Traités de Protection des Investissements qui sont des instruments favorables au pouvoir des corporations transnationales et vont contre nos peuples. 

-Le droit à la terre est aujourd’hui plus que jamais un droit inaliénable de nos peuples originaires et de nos paysans : la terre doit être à ceux qui la travaillent.

-Nous condamnons la violence machiste et la logique d’impunité contre les assassinats de femmes qui se généralisent dangereusement sur notre continent. Dans notre ordre du jour, nous mettons en priorité la lutte pour l’égalité de genre. Sans égalité de salaires pour les femmes, sans parité dans la participation politique, sans égalité d’accès à des emplois dignes, sans respect des droits sexuels et des droits à la reproduction, nous n’aurons ni sociétés égalitaires ni sociétés démocratiques ni sociétés inclusives.

-Nous condamnons la criminalisation de a protestation sociale qui se généralise dans nos pays et qui fait des dizaines de victimes parmi les activistes sociaux. 

-Nous continuons à lutter contre la logique extractiviste de nos économies et pour modifier le modèle de production de nos pays.

-Nous appelons à affronter le renforcement du fondamentalisme religieux qui cherche, en alliance avec le capital, ramener Notre Amérique à l’obscurantisme.

Nous condamnons l’utilisation des systèmes judiciaires comme instruments de persécution politique contre des dirigeants progressistes d’Amérique Latine.

Nous manifestons notre solidarité inébranlable au camarade Président Luis Ignacio Lula da Silva qui affronte aujourd’hui tout l’appareil de la judiciarisation de la politique et la haine des élites brésiliennes parce qu’il est le représentant des opprimés et des exclus.

Ce qui se passa avec le camarade Lula est l’expression du retournement du Brésil vers le fascisme suite au coup d’Etat parlementaire contre la camarade Dilma Rousseff. Aujourd’hui, nous sommes Lula et le Brésil. #Lula libre.

Nous réaffirmons notre inébranlable solidarité au peuple de Martí, du Che, de Fidel, de Raúl, l’héroïque peuple cubain et sa glorieuse révolution. La Révolution Cubaine continue à être, malgré les agressions et les difficultés, le meilleur exemple de dignité, ce qui en fait un exemple à suivre. Nous exigeons par conséquent la levée du criminel blocus économique, financier et commercial des Etats-Unis contre Cuba comme l’exige l’Assemblée Générale des Nations Unies, ainsi que la restitution immédiate du territoire illégalement occupé par la base militaire étasunienne à Guantánamo.

Nous réaffirmons notre inébranlable solidarité avec la Révolution Bolivarienne du Venezuela. Nous condamnons énergiquement l’agression impérialiste, la guerre économique et le harcèlement politique du Venezuela Bolivarien. Nous exigeons le respect de la souveraineté de la Patrie du peuple vénézuélien qui, depuis 1999, a engagé un processus constituant populaire qui a marqué le sentier d’une référence de lutte anti-impérialiste pour l’unité latino-américaine et pour le socialisme nord-américain. Nous soutenons le président Nicolás Maduro, héritier du projet historique mis en place par le Commandant Chávez, nous exigeons la levée des sanctions illégitimes et unilatérales contre le peuple bolivarien, nous condamnons l’intention d’une intervention militaire au Venezuela sous prétexte d’aide humanitaire. Nous exigeons le non ingérence dans les prochaines élections du 20 mai et le respect de la souveraineté et de l’autodétermination de nos peuples.

Nous réaffirmons notre solidarité envers le processus révolutionnaire bolivien dirigé par notre camarade Evo Morales. Nous ratifions notre soutien à la revendication historique du peuple bolivien d’une sortie souveraine sur l’Océan Pacifique. Nous demandons que les peuples du Chili et de Bolivie poussent leurs Gouvernements à trouver une solution pacifique par le dialogue. #Mar para Bolivia.

La Révolution Citoyenne dirigée par le camarade Rafael Correa a prouvé au monde que les processus progressistes peuvent faire des transformations qui mettent l’être humain au-dessus du capital, elle a prouvé que la redistribution des richesses, la défense de la souveraineté et le respect et la protection des droits de l’homme sont essentiels pour atteindre une société du bien-vivre. Du Sommet des Peuples, nous manifestons notre inquiétude d’un retour en arrière dans les conquêtes obtenues en Equateur et en particulier d’un rétablissement des postulats néolibéraux liés à l’ingérence du Département d’Etat des Etats-Unis.

Nous condamnons la politique raciste et xénophobe de Donald Trump contre nos frères et nos sœurs du Mexique qui, en plus de souffrir d’avoir une élite politique corrompue et de subir les conséquences du néolibéralisme, de la répression et de la corruption, doivent supporter à présent la construction d’un mur contre eux. Nous nous opposons à la criminalisation de la migration, émigrer est un droit.

Haïti a lance le premier cri de liberté et d’indépendance dans Notre Amérique. La MINUSTAH a fait des centaines de victimes de maladies, de viols, d’assassinats. Nous demandons un dédommagement historique pour les dommages causés par cette occupation et nous dénonçons son nouveau masque qui a pour nom MINUJUST.

Nous saluons et envoyons une accolade fraternelle au camarade Oscar López Rivera, qui a obtenu sa liberté avec cohérence et dignité. Mais la lutte ne s’achève pas avec cette victoire, nous continuerons la bataille anti-coloniale pour un Porto Rico Libre!

Nous continuons à demander justice pour Berta Cáceres, nous condamnons l’insolente fraude électorale qui a maintenu José Orlando Hernández au pouvoir. Nous envoyons notre solidarité aux centaines de milliers de Honduriens qui ont manifesté et continuent à résister à la répression de la dictature.

Nous exigeons du Gouvernement colombien la mise en place réelle des accords de paix de La Havane, la poursuite de la table de négociations avec l’ELN et la mise en liberté immédiate de Jesús Santrich, le négociateur de paix, de Simón Trinidad prisonnier aux Etats-Unis depuis 14 ans et des milliers de prisonniers politiques qui sont encore dans les prisons colombiennes. Nous dénonçons également l’assassinat de plus de 300 dirigeants sociaux pendant ces 2 dernières années et nous appelons instamment le Gouvernement à protéger leur vie.

Notre solidarité au peuple argentin qui résiste aujourd’hui à l’assaut des politiques néolibérales de Mauricio Macri. Nous n’oublions pas Santiago Maldonado, disparu et assassiné en 2017, Rafael Nahuel, les enfants massacrés par la police. Nous exigeons la mise en liberté de Milagro Sala et de tous ceux qui sont persécutés par le pouvoir judiciaire et médiatique.

Du Sommet des Peuples, nous condamnons l’agression militaire de l’impérialisme nord-américain contre le peuple syrien, nous appelons à organiser des actions de condamnation de cette action assassine dans les ambassades étasuniennes. Toute notre solidarité au peuple frère de Syrie.

Notre solidarité envers la lutte du peuple mapuche pour ses droits. Nous nous solidarisons avec le peuple palestinien constamment assiégé et massacré par le sionisme impérialiste. Nous nous solidarisons avec la cause légitime du peuple sahraoui et nous la soutenons ainsi que son droit à l’autodétermination.

Du Sommet des Peuples, nous appelons à nous voir à Buenos Aires, Argentine dans les actions contre le pouvoir impérial mondial dans le cadre du sommet du G20 le 30 novembre et le 1° décembre. Nous appelons avec un intérêt particulier à participer au Forum Féministe contre le G20 pour poursuivre le processus de débats que nous avons engagé ici, à Lima, sur le besoin urgent d’organiser la coordination continentale du mouvement social.

Nous affirmons ici, à Lima, Pérou, que les Sommets des Peuples sont des endroits où nous nous rencontrons pour réaffirmer notre solidarité, pour échanger nos expériences de résistance, pour coordonner nos ordres du jour de lutte, pour renforcer l’unité et la coordination du mouvement social et populaire progressiste et de gauche dans Notre Amérique.

Vive la lutte de nos peuples !

Vive le Sommet des Peuples !

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2018/04/15/peru-declaracion-final-de-la-cumbre-de-los-pueblos/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/04/amerique-latine-declaration-finale-du-sommet-des-peuples.html

Source: Pérou Déclaration finale du Sommet des peuples – Résumé latino-américain

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